Véronique Mauron Layaz, Dr. ès. Lettres, Responsable du CDH-Culture de l'EPFL et chargée de cours
Dressé et incliné sur l’esplanade du Rockefeller Center à New York, le Sky Mirror for Gothamist d’Anish Kapoor reflète le ciel et l’animation de la place. De dimensions colossales, il devient un monument du temps présent, du réel qui passe ici et maintenant. Toutefois, il n’est pas un simple miroir posé dans la réalité : concave, il produit des images déformées, reformées. Il reconfigure sans fin la réalité. Dans l’espace public urbain, depuis l’Antiquité gréco-romaine, l’art se rend visible principalement par le biais de sculptures, sur les places, dans certaines rues, à des carrefours, dans des parcs, le long d’allées, etc. Il incarne la splendeur, l’éclat et la mémoire de la cité.
Le cours se focalise sur les pratiques artistiques des 20e et 21e siècles. L’art est alors un langage en soi qui ne se prête plus à l’illustration de valeurs universelles ni à la glorification des grands hommes. Comment dès lors intégrer l’art dans l’espace public ? Au travers d’exemples précis qui nous feront visiter Paris, Hambourg, Rome, Kassel, Jérusalem, Londres, Tokyo et Genève, entre autres, nous tracerons un parcours esthétique qui va du monument à l’événement. En effet, si le monument dit ce qu’il faut apprendre, croire ou voir, l’oeuvre d’art contemporaine pose des questions aux passants, se prête à des expérimentations sociales et aide à mieux habiter le monde.