Trajectoires

Hommages 2023

 

Karl-Ernst Geith

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Professeur honoraire
Faculté des lettres

Bio-Express

Karl-Ernst Geith, né en 1933 à Kirkel (Allemagne), a étudié la philologie allemande, le latin et le français à Marburg, Munich, Paris et Fribourg en Brîsgau. Après avoir obtenu son doctorat en 1965 et son habilitation en 1973 à Fribourg en Brisgau et y avoir enseigné en tant que privat-docent, il devint professeur ordinaire de langue et de littérature allemandes du Moyen-Âge au Département de langue et de littérature allemandes de l'Université de Genève en 1978.
Les recherches de Karl-Ernst Geith portent notamment sur les représentations littéraires de Charlemagne, en particulier la Chanson de Roland, sur l'hagiographie latine et germanophone en général, l'épopée biblique latine et germanophone ainsi que sur l'activité littéraire et l'environnement historique et social du couvent colmarien d'Unterlinden.
Mais Karl-Ernst Geith était surtout apprécié de ses collègues et des étudiant·es pour ses qualités humaines: son humanité profonde le poussait à prendre chaque interlocuteur au sérieux et à l'écouter. Il parvenait toujours à créer une atmosphère de respect mutuel dans laquelle les plus jeunes pouvaient apprendre et s’épanouir. La «maison de Bourgogne» de la famille Geith, près de Cluny, a été un facteur important de cette atmosphère, car c'est là que se sont déroulés, de manière simple mais très authentique, de nombreux cours de 3e cycles, des rencontres interuniversitaires ou des week-ends de séminaire.
Karl-Ernst Geith a pris sa retraite en 1998 et était depuis professeur honoraire de la Faculté des Lettres de l’Université de Genève. Il était retourné à Fribourg en Brisgau et s'y est éteint paisiblement le 2 décembre 2023, à l'âge de 90 ans.

 

Olivier Jeanneret

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Professeur honoraire
Faculté de médecine

Bio-Express

Olivier Jeanneret, professeur honoraire de la Faculté de médecine, est décédé le 5 novembre 2023. Il avait pris sa retraite de l’Institut de médecine sociale et préventive en 1992.
Après des études de médecine à Neuchâtel et à Genève, Olivier Jeanneret s’est spécialisé en pédiatrie, puis a complété sa formation en hygiène publique et médecine sociale et préventive au Canada et à la Harvard School of Public Health (États-Unis). De retour à Genève, il devient directeur du service de la santé de la jeunesse et œuvre à plusieurs programmes dans les écoles genevoises, notamment en éducation physique et en éducation à la santé sexuelle. Depuis 1965, il était chargé de l’enseignement de la médecine sociale et préventive aux étudiant-es de l’UNIGE tout en conservant une activité clinique dans des hôpitaux genevois et neuchâtelois. Spécialiste de la santé des adolescent-es, promoteur de l’enseignement en épidémiologie, Olivier Jeanneret a contribué à la création de l’Institut de médecine sociale et préventive de la Faculté de médecine en 1968, et en a assumé la direction jusqu’à son départ à la retraite. Cette nouvelle structure a permis de renforcer l’enseignement et la recherche dans ces disciplines encore neuves à l’époque et de renforcer les liens de la Faculté de médecine avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS). D’une grande rigueur professionnelle, Olivier Jeanneret était en outre l’auteur de nombreux articles et ouvrages scientifiques dans sa spécialité. Il a également beaucoup œuvré pour la reconnaissance de la santé publique en tant que spécialisation médicale à part entière.  
Nommé professeur extraordinaire en 1968, puis professeur ordinaire en 1973, Olivier Jeanneret a passé près de 45 ans à la Faculté de médecine. Après sa nomination à l’honorariat en 1992, il a été responsable des relations de la Faculté avec les pays de l’Europe de l’Est et a été un membre actif de la Commission Santé d’Uni3, dont il a été le président de 2000 à 2005. 

 

Éric Fuchs

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Professeur honoraire
Faculté de théologie

Bio-Express

Éric Fuchs, professeur honoraire de l’Université de Genève, est décédé le 24 octobre 2023.
Personnalité intellectuelle et voix marquante en éthique, Éric Fuchs fut d’abord chargé de cours à Genève (1979-1986). Professeur à la Faculté de théologie de l’Université de Lausanne (1981-1987) et doyen (1986-1987), Éric Fuchs revient à l’UNIGE en tant que professeur ordinaire (1987-1998) et est nommé doyen à la Faculté de théologie (1991-1993). Du Nouveau Testament, il s’oriente alors vers l’éthique sexuelle dans sa thèse (1978) qui marqua la théologie (Le désir et la tendresse, Labor et Fides, 1979/1999) et le rendit célèbre en tant que pionnier de l’éthique théologique. Engagé dans l’œcuménisme, Éric Fuchs est co-fondateur et co-directeur, en 1973, de l’Atelier œcuménique de théologie (AOT), qui fête cette année de 50 ans de formations. Très actif dans les débats de bioéthique, de médecine, d’éthique économique et politique ou de droit, il a créé l’Institut romand d’éthique (IRE, à présent IRSE) au sein de la Faculté de théologie en 1995. Dépassant les caricatures du Calvin moralisateur (La morale selon Calvin, Cerf, 1986), Éric Fuchs a travaillé à une éthique libératrice (Comment faire pour bien faire? Introduction à l’éthique, Labor et Fides, 1995) dont les fondamentaux demeurent incontournables.

 

Jean-Pierre Vernet

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Professeur honoraire
Faculté des sciences
Département F.-A. Forel des sciences de l’environnement et de l’eau

Bio-Express

Jean-Pierre Vernet, professeur honoraire de l’Université de Genève, est décédé le 11 juillet 2023 dernier à Morges, au bord du lac Léman. Ce lac qui fut au cœur de ses recherches scientifiques et qui l’amena à fonder en 1980 l’Institut F.-A. Forel au sein de la Section des sciences de la Terre et de l’environnement de l’Université de Genève.

En 2016, l’Institut évolua en Département F.-A. Forel des sciences de l’environnement et de l’eau, tout en gardant l’esprit de son fondateur, centré sur une recherche interdisciplinaire orientée vers la compréhension d’un système pour mieux le préserver.

Jean-Pierre Vernet obtient un doctorat ès sciences à l'Université de Lausanne en 1955, dont le sujet porte sur «La géologie des environs de Morges». Il séjourne ensuite aux États-Unis, à l’Université d’Illinois, où il se spécialise sur l’analyses des argiles avant de revenir en Suisse pour enseigner aux Universités de Lausanne et de Genève. Il est nommé professeur extraordinaire à l’Université de Genève en 1978, puis professeur ordinaire en 1981, fonction qu’il occupera jusqu’à sa retraite en 1995. Il est docteur honoris causa des Universités de Bordeaux et de Bucarest.
Dès le début de son activité scientifique, Jean-Pierre Vernet s’intéresse au lac Léman, d’abord en se focalisant sur les sédiments lacustres, puis en développant des recherches plus larges sur le fonctionnement du lac en intégrant des aspects géochimiques tels que le rôle concomitant du phosphore et des sédiments dans l’eutrophisation du lac ou la contamination du lac par le mercure d’origine industrielle, puis en complétant ces aspects par des approches écotoxicologiques pour une meilleures compréhension des effets des atteintes anthropiques sur les organismes.

 

Susanne Schmidt

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Maître d’enseignement et de recherche
Faculté des sciences
Département des Sciences de la Terre

Bio-Express

Susanne Schmidt est décédée à Gingins le 24 mai 2023 à l'âge de 68 ans. Elle est restée active jusqu'à la dernière minute, terminant son livre sur la minéralogie optique qui a été publié par Springer au début du mois de juin.

Après des études de minéralogie et de géologie à l’Université de Heidelberg et deux ans à l’Université de Duluth et à l'Environmental Protection Agency au Minnesota (États-Unis), Susanne Schmidt a soutenu une thèse de doctorat en 1988 à l’Université de Heidelberg sur la propagation du métamorphisme dans une épaisse séquence de basaltes au Minnesota, une étude devenue depuis lors un standard. Elle a ensuite travaillé à l’Université de Bâle, où elle a obtenu son habilitation en 2000 avant d’être nommée à l’UNIGE en 2002, d’abord comme chargée d’enseignement, puis comme maître d’enseignement et de recherche. Jusqu'à sa retraite en juillet 2020, Susanne Schmidt était en charge des enseignements en minéralogie optique et processus métamorphiques en salle et sur le terrain, notamment à Piora dans les Alpes, où elle dirigeait un camp très apprécié des étudiant-es et où une vitrine lui a été dédiée.

Les recherches de Susanne Schmidt, financées en majorité par le FNS et menées avec ses doctorant-es et étudiant-es de Master en Amérique du Nord et du Sud, en France et en Suisse, étaient principalement axées sur les processus métamorphiques permettant de comprendre les transformations des roches suite à leur enfouissement et à leur déformation. Elle a également publié sur d’autres sujets, notamment la gemmologie et la minéralogie appliquée à la médicine. Susanne Schmidt a mis en place le laboratoire d’analyse d’argiles et a contribué de manière décisive à la conception et à l’installation de la salle de cours de microscopie optique interactive informatisée. Ces installations, comme son fameux «petit guide de microscopie optique», précurseur du livre récemment publié chez Springer, continueront à servir la Section des sciences de la Terre et de l’environnement.

 

Jean-Pierre Imhof

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Professeur honoraire
Faculté des sciences
Section de mathématiques

Bio-Express

Jean-Pierre Imhof a passé la plus grande partie de sa carrière professionnelle à Genève, sa ville natale. Il a étudié les mathématiques à l'UNIGE, puis s'est installé à Berkeley, aux États-Unis, où il a obtenu un doctorat en statistiques en 1958. Sa thèse, intitulée "Contributions to the Theory of Mixed Models for the Analysis of Variance", a été dirigée par Henry Scheffé.  

Il a publié plusieurs articles en analyse numérique et s'est ensuite spécialisé dans la théorie des probabilités. Parmi les 27 publications de Jean-Pierre Imhof référencées dans MathSciNet entre 1959 et 1999, au moins une douzaine concernait le mouvement brownien.

Jean-Pierre a été président de la Section de mathématiques de l'UNIGE avant d’être nommé doyen de la Faculté des sciences en 1986. Il était également un grand admirateur de la nature. L'un de ses principaux hobbies était la randonnée en montagne. Jean-Pierre Imhof est décédé le vendredi 31 mars 2023 à l'âge de 95 ans.

 

Pierre Fayolle

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Chargé d’enseignement
Faculté de médecine
Section de médecine dentaire

Bio-Express

Dès l’obtention d’un diplôme fédéral de médecin-dentiste, en 1977, Pierre Fayolle intègre le Service de la policlinique de médecine dentaire et devient, parallèlement, assistant à mi-temps dans la Division de prévention et de restauration dentaire de la Section de médecine dentaire (CUMD). En janvier 1981, il décide de se lancer dans la pratique de la médecine dentaire à titre privé. Il reste cependant fidèle à la CUMD et est nommé chargé d’enseignement à temps partiel dans la même Division dès 1982. Il assure ses fonctions à la CUMD au rythme des changements de responsables jusqu’à sa retraite en 2017.
Pendant quarante ans, Pierre Fayolle a contribué à l’enseignement clinique et théorique de la Division de cariologie et d’endodontie. Son enseignement a principalement été consacré aux étudiant-es de Master 1 & 2 pour lesquel-les il assurait l’encadrement clinique et la supervision des traitements. Il a également participé à l’enseignement théorique, aux colloques de la Division ainsi qu’à l’établissement et à la réalisation des cours de perfectionnement.
Clinicien reconnu, très apprécié des étudiant-es, Pierre Fayolle bénéficiait d’une longue expérience et a accompli sa mission avec l’engouement qui le caractérisait. Il gérait et organisait la Clinique de cariologie et d’endodontie de façon dynamique. En juin 2017, l’association des anciens étudiant-es en médecine dentaire de Genève lui a décerné la médaille d’or Louis J. Baume, récompense hautement méritée pour son engagement dans la formation des étudiant-es. Pierre Fayolle n’était pas seulement apprécié pour ses compétences professionnelles, son âme était profonde et bienveillante, sa jovialité était contagieuse, son enthousiasme et son optimisme permanents. Pierre Fayolle est décédé le 19 juin 2023.

 

Hans Bill

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Professeur honoraire
Faculté des sciences
Département de chimie physique

Bio-Express

Professeur honoraire au Département de chimie physique de la Faculté des sciences, Hans Bill est décédé le 8 juin 2023 à l'âge de 88 ans.
En 1968, après des études de physique à l'Université de Berne, Hans Bill obtient un doctorat dans le domaine de la spectroscopie du solide à la Section de physique de l'Université de Genève, puis il est nommé chargé de recherche au Département de chimie physique. Après un séjour post-doctoral à Cornell University de 1971 à 1972, il est nommé professeur assistant en 1972, professeur extraordinaire en 1975 et professeur ordinaire en 1979. Il crée et dirige le laboratoire de spectroscopie du solide qui acquiert une réputation internationale.
Ses travaux, combinant des méthodes de spectroscopie optique et de résonance magnétique, ont portés sur des aspects fondamentaux des matériaux inorganiques cristallins, tels que l'origine de la coloration des cristaux naturels, ainsi que sur des applications pratiques, comme la synthèse et l'étude de nouveaux matériaux luminescents ou le stockage optique de l'information. Hans Bill était un expérimentateur hors-pair qui a construit la plupart de ses instruments de recherche. Il était également un enseignant qui savait partager sa passion. Il laisse le souvenir d'un esprit vif et curieux allié à une grandeur rigueur scientifique. 

 

Lydie Boufflers

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Assistante
Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation

Bio-Express

Après une dizaine d’années de carrière dans le management et l’ingénierie de formation, Lydie Boufflers rejoint l’unité de Technologies de formation et apprentissage (TECFA) en 2015 en tant qu’étudiante du master en sciences et technologies de l'apprentissage et de la formation (MALTT). Elle y découvre la conception et la fabrication assistée par ordinateur (CFAO) et ses applications pour le monde de l’éducation. Ce sujet, qui la passionne, l’incite à devenir assistante doctorante en 2019 et à réaliser une thèse portant sur «l’esprit maker» et la fabrication d’objets pédagogiques par les enseignant-es. Elle participe avec efficacité à l’enseignement des cours plus techniques du Master MALTT, puis à ceux de la formation des enseignantes et enseignants du primaire, en FEP et CCEP.
Lydie Boufflers n’a cessé de transmettre sa passion pour la facette créative des technologies numériques dans ses recherches, ses cours et les formations qu’elle organisait régulièrement pour les collègues et les étudiant-es. Elle était admirée pour son esprit d’initiative, son enthousiasme et son exigence pour le travail bien fait, une exigence qu’elle appliquait d’abord à elle-même. Lydie Boufflers est décédée le 19 juin 2023 à l’âge de 43 ans.

 

André Giordan

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Professeur honoraire
Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation

Bio-Express

Professeur honoraire de la Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, André Giordan est décédé le 30 mai 2023.

André Giordan était un visionnaire dévoué à l'étude de «l'apprendre» et à toute forme de communication scientifique. Sa renommée internationale dans le domaine de la didactique des sciences témoigne de son expertise.

Instituteur, puis professeur de collège, André Giordan suit des études de biologie, pendant lesquelles il s’intéresse à la physiologie des régulations. Il développe ensuite des recherches en épistémologie et en histoire de la biologie. Après l’obtention d’un double doctorat en éducation et en biologie en 1976 à l’Université Paris V - La Sorbonne et à l’Université Paris VII - Jussieu, il devient chargé de cours, puis directeur de recherche à Paris VII. Il est également directeur de recherche à l’INRP, l’UNESCO et au CNRS. Nommé professeur extraordinaire à la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation en 1980, il crée le Laboratoire de didactique et d’épistémologie des sciences (LDES), devient professeur ordinaire en 1983, puis président de la Section des sciences de l’éducation de 1992 à 1994.

André Giordan était un fervent défenseur de l'approche interdisciplinaire de l'enseignement, incitant les enseignant-es à tisser des liens entre différentes matières afin de favoriser une compréhension globale du monde. Il soulignait l'importance de l'expérimentation et de l'observation active pour éveiller l'intérêt des élèves et stimuler leur curiosité naturelle. Il a créé un nouveau modèle d’apprentissage appelé «allostérique», une approche pédagogique visant à favoriser l'apprentissage des sciences en mettant l'accent sur la construction active des connaissances par les apprenant-es. André Giordan a également fondé les Journées internationales sur la communication, l'éducation et la culture scientifiques, techniques et industrielles, dites «Journées de Chamonix».

André Giordan est également le premier enseignant en Europe à avoir proposé un cours universitaire sur l'éducation à l'environnement, aujourd'hui dispensé sous le titre de «Éducation à l'environnement et au développement durable». Au sein de l’UNIGE, il a contribué à la politique de communication pour intéresser le grand public et le public scolaire aux sciences, notamment grâce à sa participation à la création de la Nuit de la science, ainsi qu’à celle du Bioscope. Auteur très prolifique, il a publié plus de 30 ouvrages et 300 articles.

Au-delà de son expertise scientifique, c'est sa générosité, son humilité et sa bienveillance qui ont marqué tous celles et ceux qui l’ont côtoyé. Enseignant passionné, toujours prêt à partager ses connaissances et son expérience avec les autres, il était un mentor apprécié, guidant et encourageant ses étudiant-es à explorer de nouvelles idées et à repousser les limites de la connaissance.

 

Armand Buchs

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Professeur honoraire
Faculté des sciences
Département de chimie physique

Bio-Express

Armand Buchs accomplit ses études à Genève, où il obtient un diplôme d’ingénieur-chimiste en 1956, puis un doctorat en chimie en 1959.  Après un séjour postdoctoral au Massachusetts Institute of Technology, il est nommé professeur assistant à l’Université de Genève en 1967, puis professeur ordinaire en 1974. Il crée et dirige le laboratoire de spectrométrie de masse, un outil majeur pour le développement de l’École de chimie. Ses recherches ont porté sur les fragmentations des molécules, mais aussi sur la géochimie organique, sujet sur lequel il collabore avec Carl Djerassi à Stanford où il fut professeur invité. Investi également au sein de la Faculté des sciences, il en a été le doyen de 1983 à 1986.
Entièrement dévoué à l’Université de Genève, Armand Buchs s’intéressait autant aux étudiant-es et à l’enseignement qu’à la qualité de la recherche. Habile et politique, tout en étant reconnu pour son franc-parler, il appréciait la compagnie de son groupe de recherche, avec lequel il a partagé de nombreux moments de détente. Armand Buchs est décédé le 16 décembre 2022.

 

Annick Schmid

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Coordinatrice
Faculté des sciences
Section de mathématiques

Bio-Express

Annick Schmid est décédée le vendredi 5 mai 2023. Elle a effectué la majeure partie de sa carrière au sein de l’UNIGE. Après une première expérience professionnelle dans le secteur privé, elle rejoint la Section de mathématiques en 1994, où elle y exerce pendant 30 ans en tant que coordinatrice.
Annick Schmid a énormément contribué au bon fonctionnement de la Section. Elle a vécu les grands changements ainsi que la croissance de la Section au fil des années. Elle était une mémoire précieuse de l'institution et une confidente chaleureuse pour les collègues. Fortement appréciée par l’ensemble des collaborateurs/trices et des étudiant-es, elle était une personne compétente et consciencieuse sur laquelle on pouvait compter. Annick Schmid était une personne très engagée, mais aussi une femme ouverte d’esprit, pourvue de belles qualités humaines.

 

John Steinig

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Professeur ordinaire
Faculté des sciences
Section de mathématiques

Bio-Express

John Steinig est décédé le 25 mars 2023 à l'âge de 82 ans. Sa contribution à la communauté de l’UNIGE pendant plus de 40 ans est grandement appréciée.
John Steinig naît à Boston le 21 août 1940, et passe une partie de son enfance à Bombay. Il étudie à l’École polytechnique fédérale de Zürich, où il soutient en 1968 une thèse intitulée «The changes of sign of certain arithmetical error terms». Il est nommé professeur assistant en 1968, puis professeur associé en 1974 à l’Université d’Illinois à Urbana-Champaign (UIUC). En parallèle, il est également professeur assistant à l’Université de Genève dès 1971 avant de devenir professeur extraordinaire en 1975. En 1978, il est nommé professeur ordinaire à l’UNIGE, où il enseigne jusqu’en 2005. Il est président de la Section de mathématiques à deux reprises, de 1978 à 1981, puis de 1988 à 1991.
Son principal domaine d’activité et d'enseignement est la théorie des nombres, élémentaire, analytique et combinatoire. En 1970, John Steinig a notamment établi, en collaboration avec Harold Diamond, la première estimation du reste dans le théorème des nombres premiers qui soit à la fois d’un ordre comparable à l’évaluation classique de La Vallée Poussin, et qui puisse être obtenue par une méthode élémentaire ne faisant usage d’aucune des propriétés de la fonction zêta de Riemann. Ses autres travaux étudient principalement la géométrie élémentaire, les inégalités, les problèmes de signe, et les relations de monotonicité.
A la section de mathématiques, John Steinig a donné des cours de 2ème et 3ème cycles en théorie des nombres. Il a continué bien après sa retraite son activité éditoriale en tant que membre de la rédaction de «L’Enseignement Mathématique». Il a, par ailleurs, eu à cœur de maintenir une étroite collaboration avec l’enseignement des mathématiques à l'école, d’une part, en donnant des cours et séminaires pour les enseignant-es ou futurs enseignant-es du secondaire et, d’autre part, en récrivant certains des manuels de mathématiques utilisés au cycle d’orientation.

 

André Haefliger

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Professeur honoraire
Faculté des sciences
Section de mathématiques

Bio-Express

André Haefliger est décédé le 7 mars 2023, peu avant ses 94 ans. Il a largement contribué à fonder la Section de mathématiques de l'Université de Genève, puis à en faire une référence autant par sa qualité scientifique que par la générosité sociale et amicale qui le caractérisait.
André Haefliger obtient une licence ès sciences mathématiques à l'Université de Lausanne (UNIL) en 1952, parallèlement à un certificat de violon et à un apprentissage de l'alto. Il a ensuite été étudiant et assistant à l’UNIL (1952-1954), à Strasbourg (1954) et à Paris (1955-1958), où il soutient une thèse intitulée «Structures feuilletées et cohomologie à valeur dans un faisceau de groupoïdes» (1958). Il devient ensuite suppléant à l'Université de Genève (1958-1959) et membre temporaire de l'Institute of Advanded Study de Princeton (1959-1961). André Haefliger est nommé à l'UNIGE, d'abord professeur extraordinaire, puis professeur ordinaire en 1962. Dans les années qui suivent, il rassemble chaque année une quarantaine d'expert-es et d' étudiant-es pour des semaines mathématiques dans un chalet. L'ancienne école primaire de ce village de montagne accueillait alors des séminaires sur des sujets variés. Les mathématicien-nes locales/aux y apprenaient les derniers résultats et y côtoyaient les futures célébrités des congrès internationaux.
Ses premiers travaux mathématiques ont pour sujet les feuilletages et leurs espaces classifiants. Ils étaient très précurseurs et leur importance n'a été reconnue que plusieurs années après leur publication. Ses recherches ont ensuite porté sur la géométrie différentielle, la topologie algébrique, la théorie des singularités, les espaces analytiques et la théorie des groupes. André Haefliger savait écouter, avait une intuition inégalable et exprimait souvent des idées profondes même sur des sujets qui lui étaient en bonne partie étrangers. Son immense influence se retrouve, par exemple, par la marque qu’il a laissé sur les premiers travaux de mathématiciens plus jeunes que lui, comme Etienne Ghys, Vaughan Jones ou par les plus de 2500 citations dans Mathscinet du livre qu’il a rédigé avec Martin Bridson. André Haefliger a reçu des doctorats honoris causa de l'Université de Bourgogne et de l'École polytechnique de Zurich. Sa renommée débordait toutefois du monde mathématique comme en témoigne le Prix de la Ville de Genève qu'il a reçu en 2003.

 

Justin Thorens

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Professeur honoraire
Faculté de droit

Bio-Express

Professeur honoraire à la Faculté de droit et ancien recteur de l’Université, Justin Thorens est décédé le 4 mars 2023 à l’âge de 91 ans. Après des études de droit à l’Université de Genève et un brevet d’avocat, il obtient un doctorat en 1962. Chargé de cours puis professeur ordinaire dès 1973, il est nommé directeur du Département de droit civil, puis doyen de la Faculté de droit, de 1974 à 1977.
Tout au long de sa carrière académique, Justin Thorens contribue également au développement et au rayonnement international de l’Université de Genève, notamment à travers ses engagements dans les organisations scientifiques et universitaires internationales, où il joue le rôle d'ambassadeur de l'UNIGE. Il plaide en faveur de la liberté académique et a défendu l'autonomie de l'Université, tout en s’engageant pour la défense des droits humains, en particulier lors de la disparition en Argentine d'Alexei Jaccard, étudiant de l'UNIGE, en intervenant par des manifestations publiques et des actions politiques.
Recteur de l’Université de Genève de 1977 à 1983, Justin Thorens œuvre également en faveur des universités en tant que président de la Fondation Latsis et en apportant son soutien à de jeunes chercheurs et chercheuses. Il encourage des opérations d'entraide universitaire, notamment lors des événements survenus en Pologne dans les années 1980.
Président d'honneur de l'Association internationale des universités (1985-1990), président de l’Université des Nations unies (1988-1989), président du Centre européen pour les études supérieures de l’Unesco (1986-1988), Justin Thorens s’est vu remettre, lors du Dies academicus en 2003, la Médaille de l’Université de Genève.

 

Pierre-Claude Sizonenko

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Professeur honoraire
Faculté de médecine

Bio-Express

Professeur honoraire de la Faculté de médecine depuis sa retraite en 1997, Pierre-Claude Sizonenko est décédé le 13 février 2023.
Après un doctorat en médecine obtenu à Paris, Pierre-Claude Sizonenko se spécialise en pédiatrie, puis en endocrinologie. Il débute sa carrière au sein des Hôpitaux de Paris, puis effectue un séjour post-doctoral à l’Université de Californie à San Francisco, à la fin des années 60. En 1969, il arrive à Genève pour occuper la fonction de chargé de recherche à la Clinique universitaire de pédiatrie et celle de médecin consultant pour le Service de santé de la jeunesse.
Il est nommé professeur ordinaire au sein du Département de pédiatrie et génétique de la Faculté de médecine en 1982, et accède en même temps à la fonction de chef de la Division de biologie de la croissance et de la reproduction des HUG. Parallèlement à la prise en charge des jeunes enfants atteints de troubles endocriniens ou de diabète, Pierre-Claude Sizonenko a mené de nombreux projets de recherche, en particulier dans le domaine de la croissance et de la puberté.
Enseignant hors pair, il a formé de nombreux jeunes médecins et futur-es médecins en pédiatrie, périnatalogie et endocrinologie, et ainsi considérablement renforcé la prise en charge dans le domaine de l’endocrinologie, précédemment peu développé à Genève.
Très investi dans la vie universitaire, Pierre-Claude Sizonenko a notamment été membre du Conseil de l’Université pendant plusieurs années. Très actif dans les sociétés savantes de sa spécialité, il a organisé le premier congrès conjoint de la Société américaine (LWPES) et de la Société européenne d’endocrinologie pédiatrique à Genève en 1981. Il a en outre été expert de la Commission des Communautés européennes pour la science, la recherche et le développement. Il a également reçu de nombreuses récompenses dont le Prix Bizot en 1975, le Prix mondial Nessim Habif en 1981 et le Prix Andreas Prader de la Société européenne d’endocrinologie pédiatrique en 1995. 

 

Willem Doise

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Professeur honoraire
Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation

Bio-Express

Professeur honoraire de la Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, Willem Doise est décédé en janvier 2023.
 
Willem Doise a été à l’origine de la formation en psychologie sociale à Genève et a contribué au rayonnement international de ce qui est devenu depuis l’«École genevoise de psychologie sociale», au sein de laquelle il a initié plusieurs lignes de recherche. Après des formations en psychologie clinique et en psychologie sociale à Paris, il rejoint l’École de psychologie de l’Université de Genève en 1970. Il y fera sa carrière, devenant professeur extraordinaire (1972), puis professeur ordinaire (1975) de psychologie sociale expérimentale dans la nouvelle Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation. Il occupera ce poste jusqu’à son départ à la retraite et sa nomination au rang de professeur honoraire en 2003. Pendant ces années, il a été très investi dans plusieurs mandats institutionnels, notamment en tant que vice-président puis président, de la Section de psychologie.
 
Sur le plan international, Willem Doise a été très engagé dans la création de l’Association européenne de psychologie sociale. Il en exerce la présidence (1978-1981), et édite la nouvelle «vitrine» de cette association, l’European Journal of Social Psychology. Ses travaux sur le conflit entre groupes et les représentations sociales lui ont valu plusieurs distinctions internationales (médailles, doctorats honoris causa) et l’ont conduit à séjourner, en tant que professeur invité, dans plusieurs Universités, en Europe et sur d’autres continents (Argentine, Brésil, Nouvelle Zélande).  
 
La contribution de Willem Doise sur le plan scientifique est constituée de près de 380 publications, de nombreuses directions de thèses et de foyers de psychologie sociale essaimés dans plusieurs universités en Suisse romande et en Europe. Son parcours a été sous-tendu par un constant souci éthique. Tout d’abord, celui de clarifier le paysage d’une discipline, la psychologie sociale, aux facettes multiples, vers l’individu d’une part, vers la société globale d’autre part. Tout au long de son parcours scientifique, Willem Doise a su s’entourer de collaboratrices/teurs provenant tant de la psychologie que de la sociologie, ce qui s’est traduit dans la composition d’équipes interdisciplinaires sur le plan des approches, et interfacultaires sur le plan institutionnel. Quatre contributions scientifiques majeures dans la carrière de Willem Doise peuvent être cités. Tout d’abord, ses travaux sur les «niveaux d’analyse», consignés dans un doctorat d’État défendu à Paris (1980), ont permis de tracer les frontières entre les explications privilégiées dans les sciences psychologiques et sociales pour rendre compte des actions individuelles et collectives et conférer à la psychologie sociale une place plus audible dans le paysage des sciences humaines. Ensuite, il faut signaler ses recherches dans le domaine du conflit entre groupes et des moyens à mettre en œuvre pour le résoudre, ainsi que celles sur le conflit socio-cognitif dans le développement de l’intelligence. Son intérêt s’est également porté sur l’analyse des représentations sociales, en particulier celles qui interviennent dans la construction, la défense et la violation des droits humains.
 
Tout au long de cette impressionnante carrière académique, Willem Doise a été un collègue d’une intelligence vive, d’une fine sensibilité aux enjeux de sa discipline, d’un conseil toujours à-propos. Doté d’une personnalité généreuse et respectueuse, il a toujours soutenu et mis en avant ses collaboratrices/teurs et a su créer autour de lui un contexte de travail riche et stimulant. Il n’était d’ailleurs pas seulement professeur de psychologie sociale mais nourrissait d’autres intérêts comme la peinture et l’architecture. Aimant la nature, il a pratiqué la randonnée. On se souvient de son visage radieux lorsqu’il nous parlait de ses marches vers et depuis Saint-Jacques-de-Compostelle.

Décanat de la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation
Lucie Mottier Lopez, Nathalie Delobbe et Edouard Gentaz

 

Jean-Pierre Paunier

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Professeur honoraire
Faculté de médecine

Bio-Express

Professeur honoraire de la Faculté de médecine, Jean-Pierre Paunier est décédé le 31 janvier 2023 à l’âge de 93 ans. Pionnier de la radiothérapie genevoise, il avait pris sa retraite hospitalo-académique en 1990.

Spécialiste des traitements anticancéreux par radiothérapie, il a été l’une des chevilles ouvrières du développement de leurs applications cliniques dans notre canton.

Né à Genève, il y a fait toutes ses études, obtenant un diplôme fédéral de médecin en 1954. Il consacre le début de sa carrière à la pneumologie avant de se tourner vers la radiologie, d’abord à Lausanne, puis au sein de l’Institut Gustave Roussy à Villejuif, près de Paris, où il découvre la curiothérapie (une technique plus ciblée que la radiothérapie externe permettant de limiter les atteintes aux tissus sains).
Il passe ensuite deux ans à l’Institut universitaire de radiologie de Lausanne avant de se spécialiser en radiothérapie aux États-Unis. De retour en Suisse en 1966, il est nommé Chef de service adjoint à l’Institut universitaire de radiologie des HUG. En 1968, un nouveau Centre hospitalier de radiothérapie est ouvert sous sa direction. Il met alors sur pied un centre clinique de pointe et y établi un riche programme de recherche. Il initie par exemple avec le CERN un programme de dosimétrie par ordinateur très novateur pour l’époque.

Gravissant tous les échelons académiques, Jean-Pierre Paunier est nommé professeur ordinaire à la Faculté de médecine en 1975, puis professeur honoraire en 1990. Figure importante de la radiothérapie à Genève, il n’a jamais négligé la recherche malgré une intense activité clinique et managériale. Il a toujours eu à cœur le perfectionnement des techniques d’irradiation et la formation d’équipes spécialistes afin d’apporter les soins les plus performants aux malades du cancer.

 

Caroline Chausson

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Cheffe de secteur

Service de soutien à la recherche

Bio-Express

Responsable du Pôle lémanique et national (PoLN) au sein du Service de soutien à la recherche, Caroline Chausson (née Loutre) est décédée le 16 décembre 2022 à 47 ans.

Après des études d’ingénierie de la santé effectuées à l’Université de Toulouse, Caroline Chausson obtient un doctorat en biochimie végétale à l’Université de Durham, puis effectue un post-doc à l’Université de Zurich. Par la suite, elle devient responsable de recherche en biologie végétale au Swiss Plant Science Web à Lausanne et est ensuite nommée responsable des opérations au sein du Pôle de recherche national ChemBio à l’UNIGE, avant de rejoindre le Service de soutien à la recherche fin 2015. Son rôle était d’apporter un soutien proactif à l’ensemble des chercheurs et chercheuses de l’UNIGE, de coordonner et de suivre l’ensemble des programmes collaboratifs nationaux et d’apporter un soutien opérationnel et stratégique à la direction du Service et au Rectorat.

Au-delà de ses compétences, de sa rigueur et de son efficacité professionnelle, Caroline Chausson était une collègue agréable, ouverte, disponible et pleine de ressources et d’humour. Face à la maladie, elle a gardé toutes ses qualités et son esprit positif, suscitant l’admiration de toutes les personnes qui l’ont côtoyée.