Cycle 2014-2015
Cycle de conférences publiques en Etudes genre
Le cycle de conférences est terminé pour l'année 2014-2015. Rendez-vous dès l'automne 2015 pour nos prochaines conférences! Vous trouvez les enregistrements audio des conférences sur le site MEDIASERVER de l'Université de Genève.
Télécharger le programme du cycle de conférences 2014-2015
Les lundis entrée libre 18h15 -20h
Uni Mail, 40 bd du Point d'Arve
Conférences passées
- Lundi 27 octobre 2014 en salle S130
Quarante ans après la Révolution des Œillets : retour sur l’histoire du féminisme au Portugal.
Anne Cova, historienne, chercheure à l’Institute of Social Sciences, Université de Lisbonne.
L’année 2014 a fait date au Portugal par les nombreuses commémorations afin de marquer le 40e anniversaire de la Révolution des Œillets du 25 avril 1974. Cette conférence se propose d’effectuer une lecture des événements au prisme du féminisme. Ainsi, la genèse du mouvement féministe portugais sera analysée, depuis la création de la première association se revendiquant féministe jusqu’à la suppression par la dictature salazariste du Conseil national des femmes portugaises, en 1947. L’étude des féminismes d’après la Seconde Guerre mondiale jusqu’au 25 avril 1974 met en exergue deux ouvrages emblématiques: As Mulheres do meu país (1950) de Maria Lamas et Nouvelles Lettres portugaises (1972) des trois Marias. La place des féminismes au sein de l’histoire contemporaine des femmes et du genre (1974-2014) dresse un état des lieux d’un domaine de recherche en plein essor mais qui rencontre des résistances.
- Lundi 17 novembre 2014 en salle S130
Margarete Buber-Neumann (1901–1989) : l’expérience des totalitarismes.
Brigitte Studer, professeure d’histoire contemporaine, Historisches Institut, Université de Berne
Flyer B. Studer Affiche B. Studer
Par ses écrits sur l’Union soviétique et le communisme, Margarete Buber-Neumann (1901-1989) est une figure centrale de l’histoire culturelle de la Guerre Froide. Cette conférence s’interroge sur le cheminement et les détours de sa trajectoire allant du communisme à l’anticommunisme et sur les conditions de possibilité pour une femme d’accéder au statut d'intellectuelle.
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Professeure d'histoire contemporaine à l'Institut d'histoire de l'Université de Berne, Brigitte Studer est une spécialiste reconnue de l'histoire des mouvement sociaux, du communisme et du féminisme, de l'histoire de la citoyenneté mais également de l'histoire des femmes et du genre. Dans ces domaines, elle a publié de nombreux ouvrages, dont récemment Le Droit d’être suisse. Acquisition, perte et retrait de la nationalité de 1848 à nos jours (2013, avec G. Arlettaz et R. Argast) ou encore 1968 und die Formung des feministischen Subjekts (2011).
- Lundi 8 décembre 2014 en salle S130
Femmes aliénées : la psychiatrie et le ‘sexe faible’ en Grande-Bretagne et en France (1850-1950).
Aude Fauvel, MER, Institut Romand d’histoire de la médecine et de la santé, Lausanne.
Flyer A. Fauvel Affiche A. Fauvel
L’étude des rapports entre psychiatrie et histoire des femmes s’est souvent faite sur le mode de la dénonciation : de Phyllis Chesler à Lisa Appignanesi en passant par Elaine Showalter, pour de nombreuses historiennes, la psychiatrie est une discipline au passé sexiste, les spécialistes du psychisme ayant non seulement nourri les discours sur l’infériorité du « sexe faible », mais aussi très concrètement contribué à l’exclusion des femmes en acceptant d’hospitaliser les « folles » qui osaient aller contre les désirs de la gent masculine.
Mais si cet examen d’une certaine victimisation des femmes par la médecine mentale est une veine utile et même nécessaire de l’historiographie, il n’empêche que cet angle a parfois restreint le regard et eu l’effet paradoxal d’éclipser le rôle que les femmes, et singulièrement les patientes, ont pu jouer dans cette histoire. Car il s’avère que les « folles » se sont essayées, parfois avec succès, à répondre aux docteurs, influant ainsi sur la construction des savoirs et l’évolution des pratiques médicales.
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Maître d’enseignement et de recherche à l’Institut d’histoire de la médecine et de la santé publique (CHUV/UNIL), Aude Fauvel s’intéresse à l’histoire de la folie et de la psychiatrie ainsi qu’à l’histoire du genre, des femmes et de la sexualité, particulièrement dans la France et la Grande-Bretagne du XIXe et XXe siècle. A l’intersection entre ces deux champs, elle a notamment publié un article intitulé «Cerveaux fous et sexes faibles (Grande-Bretagne, 1860-1900)» (in Clio, 2013).
- Lundi 9 mars 2015 en salle R060
Le mariage en Suisse, entre sexe et race.
Anne Lavanchy, anthropologue, professeure et chercheure, HETS Genève.
Affiche A. Lavanchy Flyer A. Lavanchy
Comment se marie-t-on en Suisse romande ? A partir de cette question, la recherche sur laquelle cette conférence est basée s’intéresse aux modalités de reconnaissance étatique des unions intimes. Elle s’est déroulée dans les services de l’état civil, lieu central de cette reconnaissance. Véritables spécialistes du mariage, les officiers d’état civil sont chargé.e.s d’appliquer le dispositif légal et administratif qui permet à des couples de légaliser leur union, et par conséquent, de distinguer les demandes légitimes de celles qui ne le sont pas - notamment celles émanant de couples dont la demande est perçue comme « intéressée », en opposition avec la notion de mariages "d'amour". La présentation s’attachera à montrer comment l’illégitimité est produite en lien avec des processus de racialisation, de sexuation et de sexualisation, mais aussi les paradoxes auxquels sont confronté.e.s les officiers d’état civil en charge du « sale boulot ».
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Anne Lavanchy est docteure en anthropologie de l’Université de Neuchâtel, Suisse. Ses recherches portent sur les processus de racialisation et de discrimination (Suisse, Chili, Royaume Uni), le genre et les biopolitiques. Elle travaille principalement dans les domaines de l’anthropologie politique et légale et de l’anthropologie de la parenté. Théoriquement, elle s’inspire notamment de l’intersectionnalité, du postcolonialisme, des critical race studies et des new kinship studies. Anne Lavanchy est actuellement professeure à la Haute Ecole de Travail Social à Genève.
- Lundi 20 avril 2015 en salle R060
Les possibilités d’inventer la politique malgré la violence extrême: Les mobilisations féministes et LGBT en Turquie.
Pınar Selek, maîtresse de conférence en sociologie et en sciences politiques et chercheuse à l’ENS de Lyon
Affiche P. Selek Flyer P. Selek
Peut-on sortir du cycle de violence quand l’extrême violence anéantit la possibilité même de la réflexion ? Les expériences dans l'espace militant turc offrent des réponses à ces questions, et nous permettent d’envisager les dimensions proprement créatives de l’engagement politique. Dans cette conférence, Pınar Selek montrera comment le caractère nationaliste et militariste du processus de modernisation qu'a connu la Turquie est en lien étroit avec la construction des identités sexuées. Elle évoquera comment le mouvement féministe représente une dissidence inédite pour cette structure et en quoi il est devenu l’initiateur d’un nouveau cycle de contestation, d’un nouveau répertoire non-violent dans l’espace militant en Turquie. La conférence s'intéressa également à rendre compte du rôle du mouvement LGBT dans ces transformations.
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Pınar Selek est maîtresse de conférence en sociologie et en sciences politiques et chercheuse à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon. Ses recherches portent sur les rapports de domination, les nationalismes, le genre, la violence et l'action collective. Elle travaille principalement sur les mouvements arméniens déterritorialisés. Quatre de ses livres sont traduits en français. Parmi eux, Devenir homme en rampant (Paris, L'Harmattan, 2014) est une recherche sur la construction de la classe de sexe dominante. Dans son dernier livre, Parce qu'ils sont arméniens (Paris, Liana Levi, 2015), elle propose un témoignage sur les conditions de vie des Arméniens en Turquie.
Voir l'article sur Pınar Selek paru dans le numéro d'avril 2015 du journal La Cité.
Ecouter Pınar Selek invitée sur France Inter le 16 juillet 2014 et sur France Culture le 3 février 2015.
Lire la lettre de soutien à Pınar Selek de différent-e-s sociologues dans Le Monde le 30 janvier 2013.
- Lundi 11 Mai 2015, 18h15 au Studio de Agostini, CPMDT, rue François-d’Ivernois 7, 1206 Genève
Les Etudes genre de l’Université de Genève, en partenariat avec le Service Agenda 21-Ville durable de la Ville de Genève, le Conservatoire populaire de musique, danse et théâtre et la Haute école de musique, accueillent la sociologue et musicologue Hyacinthe Ravet, spécialiste des enjeux de genre dans la musique, pour une conférence intitulée :
Maestro/Maestra : la direction d’orchestre au prisme du genre.
Sociologue et musicologue, Hyacinthe Ravet est Maître de conférences à l’Université Paris Sorbonne-Paris IV. Ses recherches portent sur la sociologie de la musique, des arts et de la culture, la sociologie des professions et l’analyse des rapports de genre. Dans son livre Musiciennes. Enquête sur les femmes et la musique, publié aux Editions Autrement en 2011, elle dresse le portrait de la parité entre femmes et hommes dans le milieu musical français.
Après la conférence (20h), l'ensemble FACIMEO dirigé par la cheffe d'orchestre genevoise Elena Schwarz donnera un concert, entrée libre.
Oeuvres d’Arnold Schönberg, Jörg Widmann et Katharina Rosenberger
L’ensemble genevois FECIMEO est composé de jeunes musicien-ne-s et dirigé par Elena Schwarz, lauréate en 2014 du concours de direction d’orchestre Princess Astrid avec l’Orchestre Symphonique de Trondheim (Norvège).
A l'attention des étudiant-e-s du Master en Etudes genre
Consignes pour travail écrit Cycle de conférences 2014-15