Cognition visuelle

Le groupe de recherche "Cognition visuelle" est dirigé par le professeur Dirk Kerzel.

Domaines de recherche

Les thèmes de recherche du groupe Cognition visuelle sont liés à la perception, l’attention, l’action et la mémoire.

Les recherches sont réalisées sur de jeunes adultes en bonne santé, qui viennent dans notre laboratoire pour participer à une expérience. Nous leur demandons d’effectuer des tâches simples d’une durée de 20 à 50 minutes. Les participants doivent, par exemple, chercher un carré entouré de cercles non pertinents pour la tâche (voir figure).

Alors que les tâches sont simples, les plans expérimentaux et les hypothèses sont assez passionnants. Nous nous demandons, par exemple, ce qu’il se passe lorsque nous focalisons notre attention sur un stimulus cible : est-ce que les caractéristiques de la cible (le carré) sont perçues plus précisément que si la cible n’est pas dans notre focus attentionnel ?

Dans nombre de nos paradigmes expérimentaux, nous changeons le focus attentionnel de façon involontaire, notamment par l’introduction d’un stimulus distracteur. Nous nous demandons, entre autres, ce qu’il se passe si le participant cherche un carré, et que dans quelques essais l’un des cercles est de couleur différente des autres cercles entourant le carré. Est-ce que les participants peuvent ignorer le distracteur non pertinent, mais de couleur saillante, ou est-ce qu’il va attirer leur attention et augmenter le temps de réaction ?

Nous nous servons de plusieurs mesures afin de répondre à nos questions. En fonction de la question, nos demandes à l’observateur vont changer. Par exemple, répondre rapidement en pressant une touche (est-ce que les temps de réaction sont plus lents en présence d’un distracteur ?), d’atteindre le carré (est-ce que la trajectoire de la main dévie vers le distracteur lorsqu’elle se dirige vers la cible ?), de réaliser une saccade vers la cible (est-ce que l’œil arrive sur le faux élément, mais plus saillant ?) ou d’émettre un jugement perceptuel (est-ce que le carré est plus lumineux que les cercles ?).

En plus des mesures comportementales, nous réalisons également des mesures électrophysiologiques (EEG). Nous allons alors placer des électrodes sur le scalp des participants afin d’enregistrer l’activité électrique du cerveau. L’analyse du signal ainsi obtenu nous permet de voir, en fonction de nos différentes conditions, si le focus attentionnel est dirigé sur la gauche ou la droite de la croix de fixation. Nous utilisons les composantes ainsi obtenues pour découvrir ainsi comment l’attention est contrôlée.

Les exemples ci-dessus expliquent notre travail sur l’attention, mais nos intérêts de recherche ne sont pas limités à ce champ de recherche. Voici quelques exemples complémentaires : quel est l’impact de la direction des mouvements oculaires sur la mémoire visuelle à court terme ? Est-ce que les visages et les expressions faciales sont traités plus efficacement que d’autres stimuli, est-ce visible au niveau des mesures EEG ? Dans une tâche de saccade simple, peut-on inhiber les effets perturbateurs d’un distracteur si sa localisation est connue ?