HISTORIQUE
La période 2014 - 2018
Des nouvelles réflexions concernant la recherche et la formation des enseignants sur l’enseignement du lire-écrire à partir des moyens d’enseignement conseillés
En 2014, les enseignants du Réseau Maison des Petits expriment leur désir de se focaliser sur le domaine disciplinaire du « français » et de mener une réflexion sur la base des moyens d’enseignement conseillés ("Dire, écrire, lire", "A l'école des albums", "A l'école des livres") en référence au Plan d’études romand (PER). Exploitant les travaux réalisés au cours des années précédentes à partir des apports de la didactique du français et de la didactique comparée le domaine de l’entrée dans l’écrit et de la compréhension en lecture a été alors retenu, compte tenu des enjeux cruciaux des apprentissages qui y sont liés pour les premiers degrés scolaires et, plus généralement, pour l’ensemble de la scolarité des élèves. Des nouvelles perspectives concernant les problématiques de la régulation, de l’évaluation et de la progression des apprentissages des élèves, déjà soulevées lors du projet 2009-2014, deviennent par ailleurs centrales avec la double visée d’une recherche collaborative visant soutenir d’une part le développement professionnel des enseignants et d’autre part offrir des conditions à la production de savoirs scientifiques sur les pratiques.
Dans ce projet, sous la responsabilité de G. S. Cordeiro, L. Mottier Lopez et F. Leutenegger (2014-2016), ont été construits des dispositifs didactiques pour travailler la compréhension fine d'albums de la littérature de jeunesse ("C'est moi le plus beau", "L'arbre lecteur", "La petite poule qui voulait voir la mer", entre autres).
Cette Maison des Petits plus que centenaire se porte donc bien. Elle vit, se développe dans le contexte genevois et au-delà, dans une dynamique internationale.
La période 2005 - 2014
D’un observatoire de l’enfance à un observatoire des pratiques didactiques et éducatives
En 2005, l’équipe de Didactique comparée, sous la direction de la professeure M.-L. Schubauer-Leoni, prend le relais des travaux conduits à la Maison des Petits.
L’équipe enseignantes-chercheurs, avec un ancrage didactique, porte son attention sur l’enseignement/apprentissage des mathématiques avec un intérêt pour les fonctions des pratiques d’écrits dans cette discipline (projet 2005-2009).
La nécessité d’étendre les travaux à des écoles accueillant des élèves issus de milieux socioculturels variés s’impose pendant le projet 2009-2014, dirigé par la professeur F. Leutenegger. Avec le soutien déterminant de ses directeurs, les établissements de la Roseraie et de St-Antoine-Ferdinand Hodler intègrent le tout nouveau "Réseau Maison des Petits". Le projet sur les fonctions des pratiques d’écrits se développe davantage selon trois axes relevant de différentes disciplines enseignées. Dès lors, l’extension à différentes équipes universitaires, spécialistes de ces disciplines, a aussi été nécessaire. Du côté de la langue, l’entrée dans l’écrit fait suite aux travaux antérieurs, grâce à la préparation de séquences de lecture et d’écriture portant sur la compréhension du conte Le Petit Chaperon rouge. Du côté des mathématiques, les travaux se poursuivent à partir de situations didactiques conçues pour que les élèves soient confrontés à la nécessité d’une notation d’informations pour se souvenir ou pour communiquer. Enfin, une première exploration des pratiques d'écrit a été étendue aux sciences. Les travaux ont porté sur la thématique de l’étude du vivant avec des séquences construites par les enseignantes sur « la fourmi » et « les oiseaux du lac » et la construction collaborative d'une séquence concernant la flottaison d'objets en 3P-4P HarmoS. Comme par le passé, les produits de ces recherches collaboratives ont fait l’objet d’une diffusion au corps enseignant.
En marge du Réseau Maison des Petits, un laboratoire de comparaisons interinstitutionnelles a pris également forme grâce à des collaborations avec d'autres équipes de recherches (Servizio di sostegno pedagogico della Scuola media du Canton du Tessin, UMR ADEF & IFé à Marseille, CREAD & IUFM de Bretagne à Rennes, IUFM de Clermont-Ferrand) qui, elles aussi, menaient des recherches coopératives impliquant des enseignants sur le terrain. Les situations didactiques travaillées dans les divers contextes ont amené les enseignants à préciser les finalités des tâches et à questionner l’articulation entre les diverses activités disciplinaires.
La période 1978 - 2005
De l’ « école sur mesure » de Claparède à une école qui promeut l’enseignement différencié dans un souci de démocratisation des études, la Maison des Petits continue de valoriser l’action et l’expérience de l’enfant (DIP, 1984)
En 1978, la Maison des Petits déménage à l’Ecole de St-Antoine, dans la vieille ville. Dans le même temps est mise en place une Direction conjointe, un membre de la DEP et un inspecteur ainsi que deux professeurs de la Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation (FPSE), qui forment une équipe pédagogique avec les enseignantes de l’école.
Entre 1978 et 1980, un « apprivoisement mutuel entre enseignantes, chercheurs et parents » a été nécessaire et ce n’est qu’en 1980-1984 que les premiers tâtonnements, avec des expériences de décloisonnement, en mathématiques, en français, en activités créatrices, ont eu lieu en collaboration avec la FPSE (avec notamment la contribution de M. Huberman) et ont été soumis à une observation systématique par les chercheurs.
Entre 1984 et 2005, les travaux conjoints entre les enseignants et les chercheurs, sous la responsabilité des professeures Laurence Rieben d’abord et Madelon Saada-Robert ensuite, ont porté essentiellement sur l’enseignement et l’apprentissage de la lecture/écriture. De 1992 à 2005, une enseignante détachée (à temps complet) est associée à l’équipe de recherche qui, de son côté, met à disposition l’équivalent d’un plein temps. Les enseignantes de la Maison des Petits bénéficient, quant à elles, de douze demi-journées de travail en collaboration avec les chercheurs.
Le 18 avril 2007, Madame Madelon Saada-Robert reçoit à Berne, le prix CORECHED pour la recherche conduite en collaboration avec Martine Auvergne, Kristine Balslev, Véronique Claret-Girard, Katia Mazurczak et Carole Veuthey sur « Ecrire pour lire dès 4 ans. Didactique de l’entrée dans l’écrit ». Cette étude a été publiée en 2003 dans les Cahiers de la Section des sciences de l'éducation no 100.
1912/1913-1978 : quelques balises
Une école où les enfants font tout ce qu’ils veulent … dénonce l’opinion publique!
Alors que l’ambition de Claparède est une école où les enfants veulent vraiment ce qu’ils font!
L’année 1913 voit la naissance d’une école privée : il s’agit d’une école expérimentale, d’une école d’application, vouée aussi à la recherche et à la formation des enseignants liée au tout nouvel Institut Jean-Jacques Rousseau.
Dès 1914, l’école change plusieurs fois de lieu : elle s’installe à la rue de la Taconnerie (à côté de l’Institut J.-J. Rousseau) puis, en 1915, déménage au 16, chemin Sautter dans une villa appartenant à Claparède. En 1919-1929, ses locaux sont situés au 9, avenue de Champel (autre villa de Claparède).
En 1922, la Maison des Petits devient une école publique et en 1929 déménage une nouvelle fois au Boulevard Carl-Vogt avec, à sa direction, les demoiselles Audemars et Lafendel, jusqu’en 1945.
En 1970, l’Institut Jean-Jacques Rousseau devient Ecole de Psychologie et des Sciences de l’éducation, puis Faculté en 1975. La maison des Petits (installée au quai Wilson) est l’école d’application de la Faculté tout en dépendant de la Direction de l’Enseignement Primaire. L’école est alors dirigée par le professeure Germaine Duparc, jusqu’en 1978.