Le poids du système de santé sur l’environnement — plus de 5% de l’empreinte carbone mondiale — est important, mais encore largement sous-estimé. Or, la dégradation de l’environnement menace la santé humaine de multiples façons: pandémies, canicule, pollution de l’air et de l’eau, réchauffement climatique, etc. «Les médecins, les étudiantes et étudiants en médecine en prennent conscience et estiment essentiel de s’investir au quotidien, notamment en encourageant leurs patientes et patients à modifier légèrement leurs comportements dans une optique plus saine et plus verte, en se basant sur des chiffres et des effets scientifiquement éprouvés», indique Johanna Sommer, professeure à l’Institut universitaire de médecine de famille (IuMFE) et de l’enfance de la Faculté de médecine de l’UNIGE, promotrice de ce projet avec Martine Bideau et Yves Corajod, pédiatres et co-présidents de la Société Genevoise de Pédiatrie. Martine Bideau est également chargée d'enseignement à l'IuMFE.

«La recherche scientifique a bien démontré les co-bénéfices pour la santé et l’environnement des changements de comportements du quotidien, il est maintenant important, pour nous médecins, de porter ce message.»  Ce projet s’inscrit d’ailleurs dans une prise de conscience mondiale. L’OMS, la WONCA (association mondiale des médecins de familles) et la FMH encouragent également les médecins de premier recours à agir sur la dimension environnementale des soins.

Mobilité douce, alimentation moins carnée, ou encore utilisation raisonnée des médicaments

Un groupe de médecins et d’étudiant-es s’est attelé à résumer sur une affiche visuellement attractive, comment des gestes simples améliorent la santé des individus et celle de la planète. Téléchargeable librement sur le site de la Revue médicale suisse, ces affiches fournissent des infographies, des informations concrètes et chiffrées, des propositions faciles à mettre en place et les références scientifiques qui en sont à l’origine.
En pratique, les sujets abordés comprennent, de manière non exhaustive, la mobilité douce, la diminution de l’alimentation carnée, la diminution de la consommation de certains médicaments et d’examens médicaux inutiles ou la réduction de l’exposition aux écrans. «Nos «prescriptions vertes» ne sont pas en soi révolutionnaires, mais notre idée est vraiment de sensibiliser, sans culpabiliser, nos collègues et le public afin que ces comportements bénéfiques entrent dans nos habitudes», ajoute Johanna Sommer. 

Premiers retours encourageants

De nombreux médecins nous rapportent afficher les infographies dans leur salle d’attente ou salle de consultation, et remarquent l’intérêt auprès de leurs patientes et patients. De plus, plusieurs étudiants et étudiantes feront de l’évaluation du projet leur travail de master en analysant comment la population perçoit ces messages et la facilité d’utilisation par les professionnel-les de santé.

Pre Johanna SOMMER
Professeure titulaire
Institut universitaire de médecine de famille (IuMFE)