Habiter (un temps) la montagne suisse
Trajectoires résidentielles, identités territoriales et catégories géographiques
En Suisse comme ailleurs en Europe, les régions de montagne sont concernées par d'importants mouvements migratoires, qu'ils soient sortants (exode rural, fuite des cerveaux) ou entrants (périurbanisation, migrations d'aménités). Néanmoins, l’analyse et l’interprétation de ces migrations sont aujourd’hui lacunaires notamment en raison des outils dont on dispose. Les typologies communales adoptées par l’Office Fédéral de Statistiques et, à sa suite, dans d’autres bases de données ne réfèrent pas à la localisation montagnarde ou non des lieux habités. En outre, compte tenu de la structure de ces bases de données, il est difficile de suivre les trajectoires résidentielles des personnes concernées. Enfin, on dispose de peu d’enquêtes permettant de cerner les motivations des personnes qui quittent les régions de montagne ou qui s’y installent.
Partant de ce constat, ce projet se propose d'analyser ces différents flux migratoires d'une part en termes quantitatifs et d'autre part dans la manière dont ils sont réalisés et qualifiés par les personnes concernées. Ainsi, cette recherche permettra de développer et de compléter l'usage d'outils statistiques dans l'étude des trajectoires résidentielles. Elle vise en outre à confronter les pertinences sociales, statistiques et académiques des catégories géographiques (ville, montagne, périurbain, etc.) utilisées pour rendre compte des mouvements migratoires et des trajectoires résidentielles.
D'un point de vue méthodologique, cette recherche s'articule autour de deux axes de recherche principaux. D'une part, il s'agira de réaliser une typologie générale des trajectoires résidentielles en Suisse (1990-2007) et d'identifier des situations représentatives en termes de trajectoires et de types de lieux sur lesquelles portera l'enquête. D’autre part, cette recherche étudiera les motifs déclarés de ces changements résidentiels à l’aide d’une double enquête (par questionnaires et par entretiens semi-directifs).
La recherche, financée par le Fonds National Suisse de la Recherche (FNS), sera réalisée de janvier 2009 à juin 2011.
Participants :
Ancien collaborateur: Martin Camenisch