Pierre Weiss est décédé vendredi dernier, le 24 avril 2015. Il a été chargé de cours au sein du Département de sociologie de notre université pendant trente-huit ans. Il s’intéressait en particulier à la politique sociale et au rôle de l’Etat, toujours avec un regard critique sur son intervention, au sens où l’Etat aide les personnes à s’en sortir, mais aussi limite et bloque leurs développement personnel. La mobilité sociale et l’économie du bonheur étaient d’autres thèmes qu’il traitait avec ses étudiantes et étudiants. Mais son rôle universitaire n’était pas seulement celui d’enseignant et, pendant une longue période, de responsable du Certificat de politique sociale, mais aussi celui d’un représentant loyal et soucieux des intérêts de notre Université auprès des instances politiques genevoises. Combinant compétences analytiques avec un instinct politique et une capacité dialectique hors du commun, il faisait partie de ces sociologues genevois qui ont choisi de s’impliquer, de transposer leur savoir dans la pratique, et ceci tous les jours. Nous avons perdu non seulement un sociologue et un intellectuel, mais aussi un défenseur des lieux de production du savoir.