Le choix du champ de recherche retenu pour le séminaire peut être questionné sur plusieurs plans. Le texte de cadrage fait état de certains concepts pouvant appartenir à cet objet; il va s'enrichir au fil du temps, selon les apports des uns et des autres. Le sujet choisi devrait susciter des questions, à l'abri de l'obligation d'y répondre ou de se donner des contraintes, mais avec la préoccupation de tenter de clarifier ensemble ce que recouvre l'organisation du travail scolaire, sans prise de pouvoir de LIFE mais dans une logique de co-responsabilité. Le séminaire va avoir pour objectif de construire ensemble l'objet, grâce aux expériences des participants et aux différents regards disciplinaires (analyse du travail, ergonomie, sociologie, anthropologie, théories de l'action, les didactiques, etc).

Il s'agira de comprendre notamment ce qui a fait passer des termes "gestion de classe" à ceux d'organisation du travail scolaire, en interrogeant les différentes facettes de ce nouvel objet, aussi bien celles en amont de la planification (à quel niveau se structure l'organisation? qui en a le pouvoir?) que celles de l'action et de ses conséquences (quel effet sur les apprentissages?). Pour ce faire, on a besoin de mots pour parler des réalités du travail enseignant et il nous faudra chercher comment articuler celui-ci avec le travail de l'élève à laquelle devrait venir s'ajouter sa participation à l'organisation. Ce point opaque, considéré par certains comme une boîte noire difficile à ouvrir mais au coeur de la profession, demande donc d'être analysé sous ses différentes facettes, à l'éclairage des théories pouvant permettre de mieux le cerner et de parvenir à le comprendre

Après les courants pédagogiques qui ont abordé cette question de manière militante, il nous revient de considérer les questions d'organisation comme non "triviales" et de les faire appartenir à la recherche, tout en les inscrivant dans la professionnalisation du travail enseignant. Les nouvelles formes d'organisation, dont notamment le travail en équipe, l'autonomie des établissements, la création de cycles, des objectifs d'apprentissage de fins de cycles, la pédagogie de projet, suscitent de nouvelles pratiques qui sont à comprendre et à interroger. Il nous faudra procéder à des analyses sur les plan micro et macro, afin d'essayer de déceler les paradigmes organisationnels qui sous-tendent le travail scolaire et d'en saisir leurs conséquences.

Dans la formation initiale à l'université de Genève, la gestion de classe s'est trouvée au départ associée aux dimensions de la diversité culturelle, dans le cadre des approches dites transversales; elle est maintenant inscrite comme appartenant aux quatre unités de formation suivantes: Relations intersubjectives et désir d'apprendre, Rapport au savoir, métier d'élève, métier d'enseignant, Diversité culturelle, Ecole, familles, société. Le risque qui apparaît est qu'elle devienne l'affaire de tous et de personne. En dernière année, une proposition de consolidation différenciée sur la planification du travail, assumée par Etiennette Vellas et Olivier Maulini, est largement choisie par les étudiants et s'étoffe de plus en plus.

Parmi les questions posées dans le cadrage du séminaire LIFE et qui recouvrent des champs considérables, l'option qui se dessine est de n'en faire ni une sélection ni une structuration préalables, afin de laisser chacun intervenir où il veut puis de construire avec cela, sans vouloir non plus définir a priori ce qu'on entend par organisation du travail, ce qui risquerait d'empêcher une ouverture étendue.

Fonctionnement du séminaire

Afin de permettre aux personnes venant de l'extérieur de Genève, l'horaire a été modifié: la matinée se déroulera de 9 heures à 11.30. La responsabilité et l'animation du séminaire sont assumées par Monica Gather Thurler.

La proposition de fonctionnement consiste en un travail par "input", avec des apports substanciels des uns et des autres. Lors de chaque séance, une présentation autour d'une question (non pas seulement d'un récit d'expérience) sera faite par un des participants, précédée d'un texte de deux-trois pages transmis au préalable. Un débat d'une demi-heure a lieu autour de la question traitée. Un membre LIFE se charge d'une synthèse écrite, dont la teneur sera une mémoire, une problématisation du débat et non un compte rendu exhaustif; cette synthèse sera discutée en première partie du séminaire suivant.

La prochaine fois, c'est Patricia Gilliéron qui a accepté de se lancer pour une première intervention; Jean-Marc Richard s'est déjà annoncé pour mai ou juin.

Ce dispositif va être expérimenté mais il pourra être modifié par la suite, selon les régulations envisagées.

D'autre part, des mémos pourront être produits: il s'agit de prises de parole critique à travers un écrit apportant des éléments au débat en cours. 

L’ensemble des productions (textes de présentation, synthèses mémos) devront pouvoir être lisibles par des non participants au séminaire, donc ne contenir ni implicite ni référence à ce qui s'est discuté; ils seront mis à disposition sur le site de LIFE.