Sophia Polek est doctorante et travaille sur l'histoire du journalisme russe. Elle est affilié à l’Université de Bâle et inscrite en codirection à l’Université de Genève.

Titre de la thèse : « This concerns you! » Popular Journalism and Political (Self)Empowerment in the Russian Empire, 1906-1914

Direction : Prof. Frithjof Benjamin Schenk (Bâle), Codirection : Prof. Korine Amacher (Genève), Experte externe : Dr. Julia Safronova (Saint-Pétersbourg)

Instrument d’encouragement : Doc.CH en sciences humaines et sociales; durée du projet : 3.5 ans (février 2019 – juillet 2022)

FNS base de données de recherche : (à venir)

Je m’intéresse à la participation aux discours publics des années constitutionnelles de l'empire russe (1906-1914) et me consacre notamment aux espaces qui ne sont ni l'administration officielle ni l’intelligencja traditionnelle et les structures révolutionnaires. J’avance la thèse que le journalisme populaire et non officiel était une des sphères qui offrait des mécanismes de développement de l’autonomie (« empowerment ») aux membres de groupes sociaux marginalisés.

Le journalisme populaire (ou même le journalisme en général) dans l'empire russe est souvent considéré comme insuffisant dans sa valeur stylistique et sans effet politique ou social. J’aimerais contester cette interprétation et j'émets l'idée que les gazettes et journaux de la presse populaire sont des sources historiques valables et que les journalistes de la presse populaire sont des acteurs et actrices historiques sous-estimé(e)s.

Dans ma thèse je me concentrerai plus particulièrement sur la vie professionnelle de deux journalistes russes : Vlas Doroševič (1864-1922), un journaliste « vedette » de Moscou, et Ariadna Tyrkova-Williams (1869-1962), une journaliste impliquée dans la vie politique à Saint-Pétersbourg, qui travaillait entre autres sur la question féminine.

Je m'interroge sur les stratégies de l’autonomisation sociale et politique de mes protagonistes, à partir du moment de leur politisation, mais aussi sur le récit de leur parcours et leur perception personnelle en tant que « obščestvennye dejateli », sur leur implication dans un discours public et/ou dans un mouvement féministe. 

Je croiserai les écrits journalistiques et les mémoires de ces deux journalistes pour écrire une histoire politique du journalisme des dernières années de l'empire russe.