Cinéma
Donna italiana '60
La Revue du Ciné-club universitaire, avril 2016
Édito
L’âge d’or du cinéma italien correspond à une époque offre une situation peu enviable aux femmes.
Souvent cantonnée aux rôles de mère, de vierge ou de putain, de femme a(i)mante ou de femme fatale, l’Italienne du Miracle économique n’incarne souvent rien de plus qu’un simple corps. La très grande actrice, Monica Vitti en témoigne:
«Il est incroyable de constater le peu d’intérêt que les réalisateurs et scénaristes italiens portent à ce qu’une femme pense ou à ce qui l’habite… Au cinéma, quand quelqu’un écrit un scénario, personne n’écrit pour des personnages féminins. Combien de fois un scénariste ne m’a-t’il pas dit: «Ma chère Monica, comment écrire des scénarios à ton intention? Tu es une femme et que fait une femme? Elle ne va pas à la guerre; elle n’a pas de métier… Que pourrais-je te faire faire? Seule une histoire d’amour pourrait convenir; Tu as des enfants, tu souffres, il te quitte, tu es désespérée… » Voilà le seul rôle qu’ils sont prêts à m’offrir.»
Certains réalisateurs ont toutefois tenté de se frotter à la psyché féminine (s’il y en a une) et aux problèmes auxquels les femmes doivent faire face. Antonioni et Pietrangeli par exemple, mettent en scène des personnages féminins qui ne sont pas en phase avec leur environnement et qui essaient de s’en extraire. Pourtant souvent en vain, puisque ces femmes se heurtent à une société qui profite d’elles et les rejette. Le constat final est plutôt pessimiste.
D’autres réalisateurs, comme Fellini et Pasolini, offrent aux femmes des rôles il est vrai plus traditionnels mais qu’ils choisissent de dépeindre avec flambloyance: il y a les personnages de femmes fatales chères à l’univers fellinien ou la pasolinienne Mamma Roma. Il y a Anna Magnani en joyeuse et tonitruante prostituée, ou la plantureuse Anita Ekberg au charme aussi démesuré que sa taille dans "La tentation du Docteur Antonio". Sans oublier Sophia Loren en mère courage tragique dans La paysanne aux pieds nus ou Claudia Cardinale en sœur ténébreuse et malsaine flirtant avec l’inceste.
À leurs façons, ces histoires de femmes ont fait, elles aussi, l’histoire du cinéma. Il s’agit ici de leur redonner une place et de leur rendre hommage.
Sommaire
- Diana Barbosa Pereira, Édito, p.1
- Diana Barbosa Pereira, Portraits de femmes, p.3-5
- Emilien Gür, Le miroir de Juliette, pp.7-9
- Margaux Terradas, Mario Bava : l’homme qui inventa le « giallo », pp.11-14
- Diana Barbosa Pereira, Pietrangeli et les femmes, pp.17-20
- Julien Praz, Paysages de désert avec figures, pp.23-26
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Pour citer la Revue
La Revue du Ciné-club universitaire: Donna italiana '60. Avril 2016 (2).
Pour citer un article de la Revue
Barbosa Pereira, Diana. (2016). Pietrangeli et les femmes. La Revue du Ciné-club universitaire: Donna italiana '60., octobre 2016 (2), 17-20
Production
Horaire
- vendredi 1 avril 2016 00:00 ‑ 00:00
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