tiré du numéro : 9 
date : 01/09/2005 
auteur : Jean-Pierre Delchambre 

résumé de l'article : La peur de mal tomber

 

Après avoir suggéré que l’échec était l’envers obligé de l’impératif d’adaptation réussie dans la configuration actuelle, et après avoir souligné qu’une caractéristique inquiétante du « nouveau capitalisme » (ou « capitalisme flexible » ) était d’étendre ses logiques (positives, adaptatives, compétitives...) au-delà des sphères sociales- économiques, en empiétant sur les registres privés/intimes de l’existence, on s’intéresse aux conséquences que cela peut avoir dans le domaine de la vie, en particulier au niveau des relations affectives et sexuelles. L’individu contemporain n’est pas seulement exposé aux diverses formes de l’échec et de la déception. De façon plus sensible, c’est sa capacité même d’entretenir des illusions et de se prendre au jeu de la vie (ce que nous appelons l’illusio, en nous inspirant du jeu créatif selon Winnicott...) qui risque d’être atteinte. On fait l’hypothèse que par rapport à la nouvelle donne, les destins individuels se distribuent en fonction de logiques complexes qu’il s’agit d’appréhender sociologiquement à partir d’une lecture renouvelée en termes de pouvoir et de domination (notion de rapports de forces existen- tiels). A la limite, l’échec n’est pas seulement l’insuccès, il peut être une façon de ne pas consentir à l’inhumain.

 

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