Forum de recherche sociologique 2015
Le futur des organisations
Sous la responsabilité de la Prof. Mathilde Bourrier avec la collaboration de Leah Kimber
Programme
Les organisations vivent sans cesse des transformations de grande et de moindre envergure. Certaines sont devenues "agiles", "apprenantes", "en réseau". Nul doute qu'elles ont été transformées par la révolution numérique, la microélectronique, le télétravail, la dématérialisation des biens et des services. Certaines encore se sont globalisées, financiarisées, et ont essaimé leurs filiales partout dans le monde, à la recherche de nouveaux marchés de consommateurs, pourvoyeuses de produits et services standardisés. Tandis que d'autres, non gouvernementales, d'utilité publique, se sont également adaptées aux investissements ambivalents de leurs contemporains, tout à la fois plus individualistes et sans cesse en quête de davantage de sens. D'autres, dit-on, se seraient "aplaties", comme si le pouvoir hiérarchique, qu'elles ne manquaient pas de nourrir, s'était modifié pour jouer sur d'autres cordes, plus affectives, moins bureaucratiques, plus contractuelles. Aujourd'hui, leur design organisationnel et leur management reflètent tant bien que mal les adaptations à conduire, à la quête éternelle d'efficience, d'innovation et d'engagement.
Ces constats sont sans nul doute par trop génériques, oublieux du large panorama offert par la vie concrète des organisations. D'ailleurs, est-ce que cela a encore un sens de parler d'"organisation", quand les bornes de l'action collective explosent toutes les structures et les territoires en place? Est-ce que cela encore un sens de s'intéresser aux organisations quand le travail en réseau est désormais consacré? Enfin à quoi bon s'intéresser à des organisations faillibles, que l'on juge parfois encore empêtrées dans des lourdeurs d'un autre âge? Au fond quel avenir pour cette "société d'organisations", théorisée il y a 25 ans par Charles Perrow?
Dans ce cycle de huit conférences publiques, des chercheurs et des experts de différents domaines (science politique, santé publique, stratégie, psychologie, architecture, sociologie) présentent leurs points de vue sur les changements qui se sont opérés, qui continuent à s'opérer et auxquels les organisations auront à faire face dans les 50 ans à venir. L'exercice est résolument prospectif et chacun, en partant de son expérience et de sa fréquentation assidue de certaines organisations (ONG; administration publique; relations industrielles et syndicalisme; organisations internationales; grandes multinationales) offrira sa vision.
Cycle de huit conférences publiques
Pour un aperçu de toutes les conférences, téléchargez l'affiche
18 mars
L’idée de l’utilité publique à l’ère de l’individualisation. Les défis organisationnels de l'agir sans but lucratif
Sandro Cattacin, professeur, sociologue, Université de Genève
Herbert Ammann, sociologue, écrivain et polémiste, ancien directeur de la Société suisse d’utilité publique
Voir l'article du Journal de l'UNIGE: Pourquoi aider les autres à l'heure du chacun pour soi
25 mars
The revival of the American Dream: Job crafting and independent careers in 21st century organizations
Gudela Grote, professeure, psychologue, Ecole Polytechnique Fédérale de Zurich (EPFZ)
1er avril
The Future of Employment Relations in Advanced Capitalism
Lucio Baccaro, professeur, sociologue, Université de Genève
15 avril
Challenges in responding to the Ebola outbreak in West Africa
Gaya Manori Gamhewage, MD, Organisation mondiale de la santé
22 avril
Le futur des organisations vu à travers les lunettes de "l'Organizational Behavior" et du management stratégique
Thomas Straub, professeur en management stratégique et entrepreneuriat, School of Management Fribourg, HES-SO
29 avril
Quelles administrations après le New Public Management?
Frédéric Varone, professeur, politologue, Université de Genève
6 mai
Big Companies, Small Cities
Inès Lamunière, professeure, architecte, Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL)
13 mai
Les organisations et leur constante reconfiguration: une quête sans fin
Mathilde Bourrier, professeure, sociologue, Université de Genève