Entre éducation engagée et émancipation empêchée: involution, dévolution, révolution
[...] on peut se demander si c’est à l’école de faire la révolution. D’ailleurs, comment l’institution scolaire peut-elle intégrer les formes de sa propre transformation ? Ne risque-t-elle pas de se délégitimer et d’être immédiatement récusée par ses institutions de tutelle ?
Les recherches qui ont mis au jour les questions d’engagement ou de révolution institutionnelle ont pour l’heure essentiellement porté sur la formation des enseignant·es, le système éducatif et l’agir des élèves.
L’injonction à l’engagement, considéré comme une vertu cardinale à promouvoir sur le plan institutionnel, peut pourtant devenir paradoxale lorsqu’elle se retrouve confrontée par exemple à l’engagement des élèves à l’occasion des grèves pour le climat.
Ce numéro de Raisons éducatives étudie comment les questions d’engagement ou de révolution institutionnelle se sont transformées récemment dans la formation ou dans l’agir des personnels d’éducation et de formation : les nouvelles problématiques soulevées par l’institutionnalisation relative de certaines dimensions (comme les questions de genre ou la laïcité), mais aussi la résistance à aborder des questions qui restent encore sensibles voire taboues (l’éducation à la sexualité, les questions intersectionnelles en particulier celles qui touchent à la décolonisation).
La question de l’agir enseignant est ainsi au cœur de ce numéro, la notion de pouvoir d’agir se déployant largement à travers les articles.
1 septembre 2024Catalogue