Prison. Ailleurs. Étoile de jour (mars 1929)a
Prison
Prisonnier de la nuit
mais plus libre qu’un ange
prisonnier dans ta tête
mais libre comme avant
cette naissance aux lents vertiges
Quand la nuit s’effeuille et se fane
prisonnier d’une saison morte
au tombeau des fleurs obscures
les mains de l’absence
se ferment sur le vide
Tu pleurerais
Mais la grâce est facile comme un matin d’été
la grâce tendrement dénouée de ta vie
comme de cette nuit le jour d’un grand été
qui consent…
Ailleurs
Colombes lumineuses
des mains de mon amour
écloses voyageuses
ah ! que d’aucun retour
vous ne laissiez le gage
aux plaintes de mon cœur
il est d’autres rivages
où mieux qu’ici l’on meurt.
Étoile de jour
Il naissait à son destindes rayons glissent et rientc’est la caresse des angesparmi les formes de l’ombreC’était l’aube et le sourireadorable de savoirla dansante libertéd’un désir à sa naissanceL’étoile qui l’accueille ausommet ravi d’un silencec’est le miroir d’une absencemais le signe de sa grâceDans l’or vert évanouieau cœur éclatant du jourscintillera l’invisiblegage d’un amour perdu.