Rapport de gestion 2022 - Le mot du recteur
Avec la levée des mesures sanitaires, 2022 devait marquer le «retour à la normale». De fait, nous avons à nouveau pu accueillir étudiantes et étudiants du monde entier dans nos murs, retourner «dans les labos» ou «sur le terrain». Mais d’autres crises sont survenues, qui ont marqué l’année écoulée.
La terrible guerre menée par la Russie contre l’Ukraine a plongé l’Europe dans l’horreur des conflits armés. À son échelle, l’Université a contribué à apporter de l’aide aux victimes, notamment en étendant massivement son programme d’accueil Horizon académique dont une centaine d’étudiant-es réfugié-es ont bénéficié, avec le soutien précieux de plusieurs fondations privées qui nous ont également permis de recevoir des chercheuses et des chercheurs venus d’Ukraine.
La crise climatique a aussi fait de 2022 l’année la plus chaude jamais enregistrée, avec son enchaînement inédit de canicules. Face aux menaces pesant sur l’approvisionnement en électricité, les pouvoirs publics sont entrés dans une logique d’économies d’énergie à court terme. De par ses activités scientifiques, l’Université est particulièrement énergivore. Engagée dans un plan de sobriété énergétique, elle accroît ses efforts et s’attache à réduire plus fermement son impact environnemental. Ses activités de recherche et d’enseignement participent bien évidemment à une meilleure compréhension de ces enjeux et nous sommes particulièrement honoré-es qu’un de nos projets ait permis l’attribution à l’UNIGE, en 2022, de la distinction cantonale du développement durable.
L’année écoulée nous a offert bien d’autres sources de satisfaction. J’en citerai quatre. Premièrement, la Fédération internationale du sport universitaire a décerné à l’Université de Genève le plus haut label (platinum) de son programme «Healthy campus». Cette certification tient compte de critères liés non seulement à la forme physique, mais aussi à la santé mentale, à la nutrition, à la prévention des maladies et des comportements à risque, à la responsabilité sociale de l’institution ou encore à la durabilité du campus. C’est un travail multifacette en faveur du bien-être estudiantin qui a été ainsi récompensé.
Deuxièmement, l’UNIGE a rejoint l’Alliance universitaire européenne 4EU+, formée par l’Université Charles de Prague, Sorbonne Université et les universités de Heidelberg, Copenhague, Milan et Varsovie, avec pour ambition de créer l’université européenne de demain. Après la sortie de la Suisse du programme Horizon Europe, une telle alliance permet de repositionner Genève sur la carte européenne.
Troisièmement, la Médaille Fields, plus haute distinction mondiale en mathématiques, est venue récompenser un de nos chercheurs, Hugo Duminil-Copin. Un autre de nos mathématiciens, Stanislav Smirnov, l’avait déjà obtenue en 2010, ainsi que deux anciens étudiants de l’UNIGE, Vaughan Jones en 1990 et Martin Hairer en 2014. Tout comme les prix Nobel de physique de 2019, ces récompenses ne sont que la partie la plus visible de l’excellence des recherches menées dans notre institution. Elles font rayonner Genève à l’échelle mondiale.
Enfin, l’année 2022 aura été marquée par l’achèvement des travaux de rénovation de l'Ancienne École de médecine et de l’aile Jura du bâtiment des Bastions, ainsi que par le lancement des travaux de l’aile centrale de ce même bâtiment. La qualité des rénovations effectuées, après celles du bâtiment des Philosophes, redonne toute leur gloire à des lieux emblématiques de notre université. Cette même année, l’UNIGE a signé avec la RTS un accord de location-vente des deux dernières tranches de l’immeuble situé boulevard Carl Vogt et a mis sur pied un ambitieux plan de développement et de refonte de son campus, plan approuvé par le Conseil d’État et qui sera, j’en suis convaincu, le garant de l’excellence de l’Université pour les générations à venir.
Yves Flückiger, recteur
Mai 2023
