Semaine internationale du cerveau
Du lundi 13 mars au dimanche 19 mars 2006

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La performance: une limite physique ou mentale?
Lundi 13 mars à 20h
Uni Dufour (24 rue Général-Dufour 24, Genève)
Auditoire Piaget (U600, sous-sol)

Orateurs: Bengt Kayser (médecin, UNIGE)
Romain Meeusen (médecin, Université libre de Bruxelles, VUB)
Mattia Piffaretti (psychologue, indépendant)
Modérateur: Gilles Goetgehbuer (rédacteur en chef, «Sport et Vie»)

«Tout dans les muscles, rien dans la tête»? Qui oserait encore suggérer que la performance physique est simple affaire de biscotos? Mais entre la psychologie et la physiologie, qui est le maître? Comment s’établit le difficile équilibre entre la rage de dépasser ses limites et la nécessité de protéger son corps? Pour tenter de répondre à ces questions, trois experts croisent leur point de vue.

La performance: quand le cerveau s'en mêle
Par leur motivation et leurs capacités physiques extraordinaires, les athlètes recherchent sans cesse un nouvel équilibre entre le plaisir et la souffrance, et repoussent ainsi toujours plus loin les limites du possible. Mais quels sont les facteurs qui limitent la performance? Le médecin-physiologiste Bengt Kayser s’exprimera sur l’hypothèse d’un «gouverneur central», une fonctionnalité du cerveau qui limiterait la performance physique et sportive afin de veiller à l’intégrité de l’organisme. Avec un objet d’étude tel que l’exploit sportif, les scientifiques ont logiquement commencé par chercher les facteurs limitant la performance physique et sportive du côté du cœur, des poumons et du muscle. Pourtant, dépendant étroitement de la motivation du sportif, tout exercice ou exploit débute et finit au cerveau. L’hypothèse d’un «gouverneur central» cérébral représente donc un intéressant modèle permettant d’inclure largement le rôle du cerveau dans la recherche des facteurs limitant la performance physique et sportive. Pour illustrer ses propos, Bengt Kayser choisira l’exemple de la performance des alpinistes en altitude extrême.

Neurotransmission et fatigue: quelles relations?
L’exercice physique est un stimulateur important pour le corps humain. Les multiples aspects bénéfiques d’une activité physique régulière sur la santé ont été largement décrits: diminution des risques d’accidents cardiovasculaires et de contraction du diabète de type II, ossature saine, etc. Plus récemment, une attention accrue a été portée aux bienfaits de l’exercice physique sur le cerveau. La contribution de Romain Meeusen démontrera les effets spécifiques de l’exercice sur les neurotransmetteurs et établira le lien avec les mécanismes potentiels de la fatigue.

L’hypothèse initiale de la fatigue centrale suggérait qu’une augmentation des concentrations extracellulaires en sérotonine (5-HT), induite par l’exercice dans diverses zones du cerveau, contribuait au développement de la fatigue lors d’un exercice physique prolongé. La sérotonine a été associée à la fatigue à cause de ses effets bien connus sur le sommeil, la léthargie, la somnolence et la perte de motivation. Plusieurs études nutritionnelles et pharmacologiques ont tenté de manipuler l’activité sérotoninergique centrale pendant l’exercice physique, mais ces recherches doivent encore fournir des preuves solides quant au rôle significatif de la 5-HT dans le processus de fatigue. Il est toutefois important de noter que le fonctionnement du cerveau n’est pas déterminé par un système de neurotransmetteurs unique, et qu’il a été prouvé que l’interaction entre la 5-HT et la dopamine pendant l’exercice physique prolongé a une fonction de régulation dans le développement de la fatigue.

Performance et psychologie
Pas de performance physique sans une préparation mentale. Dans son intervention, Mattia Piffaretti, psychologue du sport, abordera la question de cette préparation mentale et de la manière dont elle est utilisée au sein des différents contextes sportifs pour permettre aux individus et aux équipes de s’exprimer au plus haut niveau. Après une introduction portant sur la valeur scientifique de l’approche psychologique, Mattia Piffaretti s’appliquera à illustrer, par le biais d’exemples et de données, la façon dont certains sportifs en font usage pour compléter leur préparation aux compétitions majeures. Il mettra l’accent sur la nécessité d’adapter la préparation mentale aux caractéristiques spécifiques de chaque discipline sportive. Dans les sports d’endurance, il sera question d’explorer les techniques psychologiques favorisant l’approche de la souffrance physique. La conclusion de l’exposé portera sur l’identification des principales aptitudes mentales requises pour évoluer au plus haut niveau, dont la confiance en soi, le calme, la concentration, la capacité à rester dans la zone de plaisir.

Lundi 13 mars
La performance: une limite physique ou mentale?

Mardi 14 mars
Neurosciences, responsabilité morale et liberté

Mercredi 15 mars
L'imagerie cérébrale: une fenêtre sur le désir sexuel masculin

Jeudi 16 mars
Sentir et ressentir le plaisir

Vendredi 17 mars
Du jamais vu au déjà-vu: les faux souvenirs sont-ils vrais?