Le Bureau européen de l’éducation populaire (août-septembre 1956)a b
Plusieurs centaines d’organismes locaux, régionaux, nationaux et internationaux sont à l’œuvre dans le domaine de l’éducation populaire (ou adult education) en Europe. Les méthodes, les moyens, les publics visés varient considérablement du Nord au Sud, d’un pays à l’autre, et souvent dans le même pays. Ici l’on donne des cours du soir, dans un quartier de la ville ou dans un district agricole. Là, dans une maison de jeunes ou un foyer culturel, on organise des débats, on projette des films, on fait circuler des livres, on pratique des sports, on entreprend une action communautaire d’urbanisme ou de développement rural. Certaines organisations sont confessionnelles, d’autres laïques ; certaines politiquement orientées, d’autres neutres ; certaines sont soutenues par l’État, d’autres privées, d’autres mixtes. Un seul trait commun : le désir d’occuper intelligemment les loisirs tout en suppléant à l’éducation générale ou pratique que l’école ne peut plus donner.
[p. 9] L’extrême diversité des techniques et des structures a fait échouer jusqu’ici toutes les tentatives de coopération internationale (et même nationale) dans ce domaine. Pourtant le besoin s’en fait sentir partout. Il n’est pas un responsable de « foyer » local, de « Volkshochschule », de « settlement », qui ne souhaite pouvoir bénéficier des expériences faites ailleurs, des techniques appliquées ou du matériel existant dans d’autres pays. D’autre part, l’ensemble des organismes d’éducation populaire groupe le plus vaste public organisé qui puisse être atteint en Europe par ceux qui se préoccupent de répandre la culture et l’idée européennes.
Une fédération de tous les organismes poserait plus de problèmes qu’elle n’en résoudrait. Mais leur offrir des services communs et une inspiration européenne commune paraît au contraire possible et souhaitable.
Le CEC a donc suggéré aux dirigeants des principales organisations intéressées la création d’un Bureau européen de l’éducation populaire.
Après deux années de contacts préliminaires et de réunions restreintes dans plusieurs pays, le CEC convoquait à Genève, du 18 au 21 mai 1953, une conférence d’études groupant les responsables des principales organisations. Un comité exécutif provisoire, formé de représentants anglais, hollandais, scandinaves, allemands, français et italiens, élus par la conférence, était chargé de créer le Bureau européen de l’éducation populaire.
Le Bureau fonctionne depuis 1954. Affilié au CEC, il a son siège à Bergen (Hollande) et ses propres statuts.
Buts généraux : aider les organisations de tout type à élever leur niveau matériel et à améliorer leurs méthodes ; promouvoir chez leurs membres un esprit européen.
Programme permanent : le Bureau a dressé et tient à jour un catalogue descriptif des organisations existantes ; il réunit des stages d’études dans différentes régions de l’Europe ; il favorise l’échange des expériences acquises ; il fournit aux « abonnés » du matériel culturel à prix réduit (films, disques, publications, cartes, etc.) ; il organise des voyages et séjours à l’étranger pour ses usagers et pour des conférenciers ; il envoie sur demande la documentation requise pour l’étude des problèmes européens ; enfin, il publie sous le titre Notes et études un bulletin périodique.