Les auteurs

Olivier Guichard

Historien. Attaché culturel (Ferney-Voltaire, France).
Collaborateur enseignement recherche (CANDOC) à l'Université de Genève
Titulaire d'un DEA en Histoire et archéologie du Moyen Âge
né le 21 mai 1969
nationalité : française

 

Intitulé et enjeux de la thèse

Voltaire et les jésuites sous la direction du Pr Martin Rueff

Dans son combat contre l’Infâme, Voltaire accorde à la compagnie de Jésus - et à ses principaux organes de propagande que sont le Dictionnaire de Trévoux ou Les Lettres édifiantes et curieuses - une place quasi obsessionnelle que la postérité a tôt fait de réduire à un cri de guerre, tout droit sorti de Candide : « Mangeons du jésuite, mangeons du jésuite ! ». Comme un air du Vaudeville, qui bientôt s’en empare, à sa façon, caricaturale, la nature des relations de Voltaire avec les jésuites fait pourtant l’objet dès 1826 d’une entreprise éditoriale à l’ambition affichée. La série intitulée Les jésuites peints par Voltaire s’arrête pourtant net après la parution du premier volume, pâle réédition d’une de ces « facéties » dont Voltaire se complaît à ponctuer son œuvre de 1759, date de l’expulsion de l’ordre religieux du Portugal, à sa destruction en 1773. Depuis, aucune étude générale -pas même celle de René Pomeau sur La Religion de Voltaire et son étonnante abstraction des différents corps du clergé séculier et régulier- n’est venue démêler l’écheveau d’une relation plus équivoque qu’il n’y paraît. Car si l’épithète jésuite, et bientôt ex-jésuite, désigne sous la plume de l’écrivain l’ennemi, parfois juré, « l’hydre » noire qui étend son emprise jusque sous les fenêtres du patriarche à Ferney a plusieurs têtes. Et selon qu’il a affaire, morts ou vivants, au confesseur, au journaliste, au professeur, à l’historien, au théologien, au dramaturge, selon la proximité ou la distance qu’il entretient avec chacune de ces figures, selon l’équilibre ou l’absence d’équilibre qu’il perçoit entre la compagnie et son courant contraire, le jansénisme, Voltaire déploie une palette de tons insoupçonnée. A défaut de disposer d’un répertoire adéquat, l’historiographie traditionnelle met volontiers en avant quelques bêtes noires comme Nonotte, Patouillet, Berthier, Garasse, Le Tellier…, faisant parfois oublier que l’enjeu véritable des relations entre Voltaire et les jésuites fut d’abord, et peut-être surtout, affaire de tropismes intellectuels, esthétiques, éthiques, géographiques, politiques et bien sûr, religieux.

Publications :

  • Ferney, archives ouvertes, Mémoires et documents sur Voltaire (MDV), 2010, La Ligne d'ombre, 306 p.
  • Une fille de Fontenay aux portes de Genève : l’Abbaye de Chézery des origines à la Grande Peste (1140-1348). Etude et Chartrier (texte et traduction), 2000, Société d’histoire et d’archéologie du Pays de Gex, 254 p.

Editions scientifiques

  • Voltaire et Rameau, Mémoires et documents sur Voltaire (MDV) (à paraître)
  • L'indispensable visite : la naissance du pèlerinage littéraire et artistique, Revue Orages, Lyon, 2009, 256 p.